"La peinture représentait une mer tranquille sous un ciel azur à peine entaché de quelques nuages cotonneux, qui donnaient la réplique aux moutons naissant des rares vaguelettes. Seule la signature rouge « N. B. – 01/05/2059 » nuançait le bleu omniprésent de la toile. Un minimalisme qui tentait de prendre le contrepied de l’imaginaire débridé des IA, exécrées par l’artiste, Nicole Brisset, l’une des dernières peintres humaines."

"La pluie martelait son visage et ses vêtements. Elle était trempée et frigorifiée. Ses mains, blanches et crispées, se cramponnaient à la balustrade du navire. Ses doigts la serraient si fort qu’ils en devenaient douloureux, alors que chaque rafale la fouettait telle une gifle glacée, comme pour lui intimer de lâcher prise. Le voilier tanguait atrocement, la secouant de toutes parts comme dans un macabre rodéo maritime. Emportés par la force brutale des vagues, ..."

"Journal de bord de la commandante Mina Seward – Jour 97
Aujourd’hui, nous avons fini notre mission sur la planète Ross 128 b, Rossy comme nous l’avons surnommée. Nous avons accumulé assez de données et d’échantillons. Nous décollerons dans 72 heures, le temps de finaliser les préparatifs et de lancer les diagnostics des fonctions critiques du Pegasus, en particulier ses moteurs à fusion.
L’heure est venue de faire le bilan de ces trois mois d’exploration..."

"Une fois tout le monde assis, une présentation débuta sur les écrans, commentée par le directeur.
« Comme vous le savez, PandorIA est dédiée à la transition écologique. Son objectif est de développer une IA française permettant de trouver des solutions concrètes pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici 2100. Nous l’avons baptisée Verty. Il s’agit d’une IA révolutionnaire..."

"Alors que ses mains caressaient la barre, il ressentit une connexion intime avec le bateau et l’infini de l’océan.
Il appréciait tant cet instant. Un instant qu’il comptait faire durer le plus longtemps possible.
Pourtant, une sombre pensée s’immisçait en lui, gâchant la pureté du moment. Car, s’il avait du temps devant lui, ce n’était pas un temps libre désiré. Non, d’ordinaire, il passait ses journées à..."