Aujourd'hui, je vous propose d'en apprendre un peu plus sur l'autrice de Quitter les Monts d'Automne, lauréat du dernier Prix Rosny aîné.
Si vous suivez un tant soit peu la sphère SF francophone, vous avez forcément entendu parler d'Émilie.
Pour votre plus grand plaisir (et le mien), elle a bien voulu m'accorder cette interview dans laquelle elle se livre en profondeur avec la franchise et la gentillesse qui la caractérisent.
Bonjour Émilie, peux-tu te présenter brièvement pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
Salut Nicolas ! Tout d’abord, merci pour l’invitation. Je suis une autrice française de science-fiction et fantastique. J’ai publié une trentaine de nouvelles depuis 2014, un premier roman qui s’intitule Les Oubliés d’Ushtâr en 2018 chez Nats Editions, et Quitter les monts d’Automne en 2020 chez Albin Michel, dans leur département Imaginaire. Je tiens aussi une chronique pour le fanzine Présences d’Esprit, où je rassemble des brèves d’actualité scientifique ou technique. Depuis peu, je m’intéresse à d’autres formes d’écriture narrative, mais pour le moment cela reste en marge de mes projets.
Après une prépa littéraire, tu as étudié la photographie, les langues orientales et l’histoire de l’art, puis tu as exercé divers métiers nourrissant ta passion des horizons lointains. Un très beau parcours, plutôt littéraire et artistique, qui ressort dans tes textes emplis de poésie qui apportent selon moi un vent de fraicheur bienvenu dans la science-fiction francophone, mais qui m’amène à cette question : qu’est-ce qui t’a attiré vers ce genre littéraire dans lequel la science et la rationalité possèdent une place importante ?
C’est un parcours assez chaotique, qui reflète bien mon mode de fonctionnement mental et affectif. Avant, je croyais que cette incapacité à rentrer dans un cadre académique ou professionnel et à y creuser mon sillon sans trop en dévier était due à une sorte de tare morale ou intellectuelle, et j’en ai beaucoup souffert. Bon, il semble que cela relèverait de ce qu’on appelle aujourd’hui un « trouble de l’attention », enfin quelque chose en rapport avec la neuroatypie, mais je préfère dire que je me suis intéressée avec passion à des tas de choses. La photographie et la danse ont occupé une place importante dans ma vie à des périodes différentes, j’ai aussi voyagé, repris des études…
Pour en revenir à la SF, je ne suis pas du tout convaincue que la rationalité en soit un trait caractéristique. Sous le nom de Science-Fiction, on retrouve des œuvres qui n’ont pas grand-chose en commun, à part peut-être le fait qu’elles sollicitent un imaginaire qui se projette dans le futur. Parce que dans le panier de la SF, tu as des auteurs comme Greg Egan, mais aussi Godzilla et Star Wars. Même le mot « science » me semble sujet à caution. Franchement, tu trouves qu’il y a de la rationalité dans une histoire où, par exemple, on voit un vaisseau spatial faire des bons entre des réalités parallèles grâce à un tardigrade géant, ou quand une épice miraculeuse permet de pressentir l'avenir ?
Par rationalité, j’entendais qu’au niveau du déroulement du récit, une technologie ou découverte futuriste, même impossible en l’état actuel de nos connaissances, doit selon moi être développée de manière rationnelle en SF. Sinon, on parle plutôt de fantastique ou de fantasy. C’est d’ailleurs pourquoi certains classent Star Wars en fantasy et non en SF, notamment à cause de la Force qui s’apparente à de la magie et n’a aucune explication rationnelle - du moins, dans la première trilogie, car la seconde a tenté de rationnaliser la Force avec l’introduction des midi-chloriens.
Au final, tu soulèves une grande question : celle de la définition de la science-fiction. Vaste débat !
Et puis, pourquoi ne classe-t-on pas en SF un roman comme Soumission, de Houellebecq, alors qu’on est quand même dans de l’anticipation politique avec un protagoniste qui doit se positionner dans une France où un gouvernement islamiste advient au pouvoir ? Parce qu’il écrit sans respecter certains codes du genre ? Mais alors quels sont ces codes, et où est la limite ?
Tout à fait, et plus récemment on peut également citer l’Anomalie, qu’Hervé Le Tellier qualifie d’ « expérience de pensée », estimant qu'il n'a pas écrit là un roman de science-fiction. Je pense que ces auteurs et leurs éditeurs ne veulent pas classer leurs romans comme de la SF par crainte d’effrayer leur lectorat habituel de littérature blanche…
Les Oiseaux du temps a été couronné par les prix anglo-saxons les plus prestigieux en matière de SF, pourtant c’est aussi de la poésie et une histoire d’amour épistolaire. Mon sentiment c’est que la SF, c’est surtout un imaginaire qui se nourrit des projections, des fantasmes ou des angoisses issues de notre présent dominé par la modernité scientifique. Elle nous offre un espace pour questionner nos choix de société, ou bien les conséquences de la technologie sur ce que nous sommes, en tant qu’êtres humains, et sur le monde de manière générale. Je crois que c’est ce que j’aime le plus dans ce genre : cette liberté. Et puis quand même, un sabre laser, c’est cool.
Ton premier roman, Les Oubliés d’Ushtâr, est sorti en 2018 chez Nats Éditions. Je sais que tu avais commencé à travailler dessus en 2012, et peut-être même avant. Peux-tu nous décrire son cheminement d’écriture, de l’idée initiale à la publication ?
Ça a commencé par des images. Je suis très visuelle, et j’ai souvent des images qui me viennent au moment de l’élaboration de l’univers, des bouts de décor ou des paysages. Pour les Oubliés d’Ushtâr, il y avait ces cités flottantes de la planète Océan Ushtâr, avec ses tours et ses jardins suspendus. Puis il y a eu assez rapidement la vision des paysages montagneux de sa planète sœur, Tasmâhr, où vivent des communautés de nomades. J’ai débuté l’écriture de ce roman sans avoir aucune idée de ce dans quoi je me lançais. Ça a été mon roman d’apprentissage, réécrit mainte et mainte fois. Et tu as raison, j’ai dû commencer à travailler sérieusement dessus en 2012. Parce que 2011 a été une année charnière dans ma vie, avec des événements qui ont précipité mon besoin d’écrire.
En 2013, afin de recueillir des avis sur Les Oubliés d’Ushtâr, tu arpentais un forum littéraire où j’ai eu la chance de faire ta connaissance, moi-même à l’affût de commentaires sur mon premier roman en gestation. Penses-tu que ces échanges avec d’autres aspirants autrices et auteurs furent cruciaux dans ton parcours d’autrice ?
Oui, c'était mon premier forum d'écriture, une véritable révélation. J’étais tombée dessus par hasard, alors que je cherchais comment contacter des éditeurs pour ce que je pensais être un recueil de nouvelles abouties (en fait, elles ne l’étaient pas du tout !). C’est là que j’ai connu ce genre littéraire appelé la « Fantasy », avec de la magie, des dragons, et surtout des communautés d’écrivains et de lecteurs. Tout d’un coup, je me suis sentie moins seule. Et d’ailleurs, c’est grâce à ce forum que j’ai découvert l’existence des « Appels à texte », des fanzines, petites et moyennes maisons de SFFF. Du coup j’ai envoyé un texte un peu au hasard, et j’ai eu la chance énorme de le voir sélectionné pour un recueil sur le thème de la folie, fin 2013, chez les Artistes Fous Associés. Une bande de joyeux lurons, qui continue à publier des trucs assez subversifs et délirants.
Pour en revenir au rôle des commentaires sur les forums, aujourd’hui, avec le recul, j’ai un avis plutôt réservé. Disons qu’à l’époque, ça m’a vraiment donné envie de progresser, et en même temps, encore une fois, je ne me suis pas sentie tout à fait à ma place. Le plus important, au final, je crois que ce sont les amitiés qui se nouent autour de cette passion commune pour l’écriture. Ça, c’est vraiment précieux.
Après Les Oubliés d’Ushtâr vient la consécration avec ton second roman Quitter Les Monts d’Automne, publié en 2020 dans la prestigieuse maison d’édition Albin Michel Imaginaire, et couronné en 2021 du Prix Rosny aîné. Peux-tu nous parler de ton ressenti concernant cette accession presque fulgurante au statut d’autrice de SF reconnue ?
Consécration, n’exagérons rien ! Même si, c’est vrai, la sortie de Quitter les monts d’Automne a tout de même changé beaucoup de choses dans mon parcours d’autrice. Je crois en fait que j’ai eu beaucoup de chance, encore une fois, et j’ai été bien accompagnée par mon éditeur. Mais en fait, le changement est surtout intérieur. Avant, je n’osais pas me considérer comme une « vraie » romancière. Aujourd’hui, je ne me pose plus trop la question. J’écris, et cette activité est clairement en train de devenir mon deuxième métier, même si je ne sais pas du tout comment cela pourra évoluer à l’avenir.
Ton troisième roman, Les Chants de Nüying, sera publié chez Albin Michel Imaginaire en septembre 2022. Je sais que tu as travaillé avec des scientifiques dessus, à l’instar de l’astrophysicien Frank Selsis. Est-ce que ce travail, en plus de renforcer la crédibilité scientifique du roman, a pu alimenter le développement de nouvelles idées, voire enrichir l’intrigue ?
Franck Selsis a été formidable. Il m’a aidée avec la générosité et l’enthousiasme qui le caractérisent. En plus d’être astrophysicien et planétologue, c’est vraiment un passionné avec une grande culture SF. Je l’ai sollicité pour la construction de l’aspect voyage spatial, parce que j’avais fait le choix d’un univers à l’esthétique réaliste, ce qui impliquait de rester dans une zone de plausibilité. Même si, à partir du moment où tu envisages une mission d’exploration humaine vers une planète hors du système solaire, forcément, tu es déjà dans de la fiction. Donc oui, les discussions que nous avons eues m’ont inspirée pour assoir le cadre de l’histoire.
En ce qui concerne l’aspect exobiologie, ça a été un peu différent. Là, j'ai eu la chance de pouvoir échanger avec la chercheuse en biologie évolutive Purificación López García, avec qui Franck Selsis m’a mise en relation. Ce qu’elle m’a dit a orienté mon imagination, et elle a eu la gentillesse de relire un passage ou deux du manuscrit. Là en revanche, la part laissée à la poésie est beaucoup plus importante. Ou bien encore, tu verras, si tu as l’occasion de lire ce roman, qu’il est question à un moment donné d’une station de recherche océanique. Celle-ci m’a été inspirée directement par une idée de ferme solaire imaginée par mon frère, qui est océanographe et travaille aujourd’hui sur des technos d’énergies renouvelables.
Mais bon, au final, ce qui est amusant dans la SF, c’est de pousser le curseur un peu, voire beaucoup plus loin que ce que la science ou la technologie autorisent dans le cadre et avec les contraintes qui sont les leurs. Le truc c’est qu’à mon avis, on ne peut pas concevoir des choses dont on ne soupçonne même pas l’ombre de l'existence. Donc forcément, quelqu'un qui a une connaissance très pointue d’un domaine aura des idées et des intuitions que ne pourra pas avoir le commun des mortels, dont je fais partie. Raison pour laquelle je n’écris pas de « hard SF ». Parfois, je fais peut-être appel à des notions qui pourraient paraître un peu abstraites à certains lecteurs ou certaines lectrices, mais je veille à les restituer de manière naturelle et fluide au fil de la narration.
Les couvertures de Quitter Les Monts d’Automne et Les Chants de Nüying sont illustrées par le très célèbre artiste Manchu. Peux-tu nous décrire comment se passe la collaboration avec lui ?
Manchu a un immense talent et je suis admirative de ce qu’il est capable de créer rien qu’à partir de trois coups de crayon. Il travaille depuis des années avec mon éditeur, et ils ont l’air de bien se comprendre. Moi je donne quelques indications aussi, et voilà. Le résultat est magique. Avec ou sans vaisseaux spatiaux !
En plus de ces trois romans, tu as également écrit de nombreuses nouvelles. Entre ces deux formats d’écritures, quel est celui qui te procure le plus de plaisir ?
J’aime les deux formats. Ils offrent un espace complémentaire pour déployer, ou au contraire condenser une histoire. Parfois il y a une continuité entre les deux, avec des correspondances d’idées, ou d’univers. Par exemple, les Sylphes de Quitter les monts d’Automne, je les avais imaginés dans une nouvelle parue il y a quelques années. Ou bien les paysages de steppes et montagnes de la planète Tasmâhr, qui m’ont fait rêver de l’Himalaya.
Concernant tes projets en cours, tu as pu évoquer l’idée d’un roman de fantasy historique se déroulant dans un Japon médiéval alternatif. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?
Ce projet, aujourd’hui, est confiné dans une bulle bien à l’abri. Il est là, mais pour le moment je le laisse tranquille. Parfois, des images, des intuitions surgissent, comme ça. Je les note et je les range dans cet espace dédié, tout en gardant en tête l'idée d’en faire un roman court, sans trop déployer l’histoire sur plusieurs thématiques, comme je le fais sur les formats plus longs.
C’est drôle parce que cette envie est née des recherches que je faisais pour creuser l’univers de Quitter les monts d’Automne. J’ai par exemple lu des choses sur le bouddhisme au Japon, parce que l’une de mes sources d’inspiration pour Quitter les monts d’Automne était le Dit du Genji, de Murasaki Shikibu. Or, selon Jean-Noël Robert (un orientaliste français spécialiste de l’histoire du bouddhisme au Japon, qui a beaucoup travaillé sur la philologie des textes bouddhiques sino-japonais) on peut faire une lecture bouddhique de cette œuvre. Je me suis aussi alors intéressée au bouddhisme Tendai, et cela m’a amenée sur le terrain de ce projet de fantasy historique qui se déroulerait dans un Japon alternatif, mais aussi vers la lecture d’auteurs tels que l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan et le moine français Mathieu Ricard. De là, j'ai voulu en savoir plus sur le bouddhisme tibétain et l’histoire complexe des relations entre le Tibet et la Chine. Ça, plus d’autres circonstances liées à ma vie personnelle, ont finalement nourri l’écriture des Chants de Nüying.
Aujourd’hui, suite entre autres aux réflexions nées de ce dernier projet, je commence à m’intéresser à la collapsologie, aux théories de l’effondrement, et à tout ce courant philosophique qui déconstruit les fondements de notre monde moderne et essaye de repenser notre relation à la nature. Il en découle que mon prochain chantier sera très probablement un roman d’anticipation, sans vaisseaux spatiaux. On revient sur Terre.
Parlons un peu d’écriture. Est-ce que tu es plutôt jardinière ou architecte ?
Je laisse pousser, mais l’architecte veille. Concrètement, j’élabore mon plan au fur et à mesure que l’histoire se déploie. Parfois je n’ai aucune idée de la fin, j’ai juste une très forte intuition du début, quand tout se met en place, l’univers, les personnages et l’amorce de l’intrigue.
C’était le cas pour Quitter les monts d’Automne. Bon, j’avais quand même très vite posé l’élément central de l’intrigue, mais la fin restait voilée dans le lointain, et tout s’est clarifié quand le moment est venu de l’écrire. Mais là, je vais essayer de procéder autrement, parce que cette approche limite quand même le type d’intrigue que tu peux concevoir. Encore que, il paraît qu’Agatha Christie, la reine du roman policier, était une plutôt une « jardinière ».
Dans le processus d’écriture, qu’est-ce qui te plaît le plus ? Et le moins ?
Il y a une chose que j’aime beaucoup dans l’élaboration d’une histoire, c’est la phase où l’on se documente, où l’on rassemble petit à petit les éléments qui vont s’agglomérer pour former lentement un ensemble organique et cohérent. C’est ce moment où l’on rêve de son histoire, avant de commencer à l’écrire vraiment. Et d’adore cet entre-deux, juste après le réveil, quand on émerge petit à petit, l’esprit encore imprégné d’intuitions.
Ce que j’aime moins, c’est le côté laborieux, bucheron, quand on doit relire, corriger, travailler la matière de son texte. Pas que cette tâche me déplaise fondamentalement, mais parce que cela oblige à rester assis sur une chaise pendant des heures. Je déteste rester coincée devant un écran d’ordinateur, je préfère mille fois être en mouvement et sortir me promener.
Le maître Stephen King affirme qu’il faut lire beaucoup pour savoir bien écrire. Es-tu d’accord ?
Je suppose qu’il a raison, même si on peut être un grand lecteur sans avoir la fibre de l’écriture. Mais oui, je ne vois pas comment on peut vouloir écrire, sans aimer l’émotion liée à l’expérience de la lecture. Je pense aussi que lorsque l’on est auteur ou autrice, notre esprit tout en lisant (ou en visionnant un film, écoutant une histoire, parcourant un article, etc.) décortique, analyse, essaye de comprendre ce qui marche, ce qui ne marche pas. C’est un processus plus ou moins conscient, mais qui nourrit en permanence sa créativité et permet de faire évoluer sa propre technique.
À ce sujet, ton dernier coup de cœur littéraire SF est Aurora de Kim Stanley Robinson. Qu’as-tu en particulier apprécié dans ce roman ?
C’est le roman que j’avais besoin de lire à ce moment-là de ma vie. On vit dans un monde gouverné par une utopie, celle qui croit que la technologie et les avancées scientifiques, adossées à une économie de la croissance, apporteront le progrès. Et ce monde doit aujourd’hui faire face à la perspective de son propre effondrement. C’est ce que raconte Kim Stanley Robinson, à travers l’histoire de ce vaisseau générationnel qui part vers une autre planète, dans l’espoir de s’y installer. L’auteur déconstruit tous les mythes qui projettent notre imaginaire, et finalement quelque part notre humanité, vers un supposé avenir spatial. C’est un peu l’antithèse de la série « Mars», qui véhicule l’idée que c’est dur, oui, mais on peut y arriver. Aurora n’est pas pessimiste pour autant. Ses personnages sont très attachants, y compris celui incarné par l’IA qui gère le vaisseau-monde. Et l’histoire ouvre sur des questions vertigineuses, comme par exemple de savoir ce qui distingue une machine dotée d’une intelligence artificielle sophistiquée, d’un être organique doué de conscience. Le genre d’idées qui à mon sens fait tout le sel de la SF. Ah, et sa proposition pour expliquer le paradoxe de Fermi. Tout simplement génial !
Une question d’actualité pour terminer. Au moment de cette interview, la pandémie de covid n’est toujours pas terminée et l’Ukraine est envahie par la Russie. Est-ce que cette période hors du commun t’inspire en tant qu’autrice ?
C’est une époque bien sombre. Pour moi ces catastrophes et ces guerres sont symptomatiques d’une civilisation qui arrive à son point de rupture. Pourtant, j’ai le sentiment que les germes du changement sont là, même si le système est encore fortement verrouillé. Alors, je pense qu’on a besoin de toutes les forces vives pour infléchir la folle course du monde et essayer de faire évoluer les choses dans tous les domaines qui touchent à l’activité humaine. On y arrivera peut-être, peut-être pas. Mais en attendant, je crois que la littérature et les arts ont aussi un rôle à jouer pour continuer à nous faire vibrer, réfléchir et rêver. Et puis on a toujours besoin d’histoires, c’est ce qui nous fait avancer.
Le mot de la fin ?
Elle n’est pas pour tout de suite, j’espère !
Site officiel : https://emiliequerbalec.com
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