Aujourd'hui, je vous propose de découvrir Yoan H. Padines, un auteur prolifique avec pas moins de 6 romans et de nombreuses nouvelles à son actif, sans compter la débauche de genres explorés : fantasy, science-fiction, fantastique, thriller…
Avec lui, on ne s'ennuie pas !
Cet amoureux de la Bretagne nous en dit plus sur ses œuvres, son expérience de l'autoédition et ses sources d'inspiration.
Bonjour Yoan, peux-tu te présenter brièvement pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Bonjour, mon nom de plume est Yoan H. Padines, j’ai 25 ans, bientôt 43.
J’habite près d’Angers, mais je suis très souvent en Bretagne : la mer est tout particulièrement importante pour moi !
Je suis auteur auto-édité depuis mai 2019 et j’ai sorti 6 romans, 3 thrillers et 3 romans de fantasy.
#instakill est ton dernier roman. Il aborde des thèmes très contemporains : addiction aux jeux vidéos en ligne, harcèlement scolaire, catfishing. D’où t’es venu l’idée de cette histoire ? Est-elle inspirée de faits réels ?
Effectivement, #instakill aborde des sujets d’actualité !
L’histoire m’était déjà venue fin 2019, après quelques mois sur Instagram : les réseaux sociaux peuvent être très intéressants, très enrichissants… mais il y a un revers à la médaille et donc des dérives possibles qui sont très graves et pas toujours bien comprises par les parents d’ados.
Je n’ai pas vécu ces phénomènes là quand j’étais ado (à l’époque, internet n’existait qu’à peine, et le harcèlement existait, bien sûr, mais en moins violent, en moins H24). Par contre, tous les éléments du roman sont inspirés de faits réels. Ils ne se sont pas déroulés à Seiches-sur-le-Loir, mais ils ont eu lieu ailleurs en France ou dans le monde.
Parlons un peu de ton roman fantasy Varumotu. Le cadre rappelle fortement la Polynésie française et tu as été jusqu’à intégrer des mots tahitiens dans le texte, heureusement traduits dans un lexique. Est-ce que tu as habité ou visité ces îles lointaines ? Les légendes polynésiennes t’ont-elles inspiré cette histoire ?
J’ai découvert la Polynésie française en 2011 : Tahiti, bien sûr, mais aussi les Tuamotu et, surtout, Nuku Hiva, aux îles Marquises. Un coup de foudre géographique ! Je rêve d’y retourner.
C'est la géographique locale et le mode de vie, la vie précoloniale polynésienne, qui ont inspiré Varumotu, plus que les légendes de là-bas. Je développe une organisation, une magie, une religion, qui n’ont pas le moindre rapport avec les mythes polynésiens, à quelques exceptions près. A ce niveau, tout est inventé.
Peux-tu nous en dire plus sur la sortie du deuxième tome de Varumotu ?
Si seulement… Pour l’instant, je ne suis pas en retard, j’avais promis le tome 2 au printemps 2022… Mais j’avoue qu’en ce moment, c’est difficile pour moi de m’y mettre, le cœur n’y est pas vraiment.
Quel est, selon toi, ton meilleur roman ?
C’est comme demander à un parent lequel de ses enfants il préfère…
J’ai une préférence affective pour Varumotu…
Tous tes romans sont publiés en autoédition. Peux-tu nous parler de ton expérience dans ce domaine : démarches, travail éditorial, communication, etc. ?
Je fais beaucoup d’essais et donc d’erreur. C’est pour partager ce quotidien que je tiens un blog et que je diffuse des podcasts qui traitent justement des dessous de l’autoédition.
C’est un véritable multi-travail : l’auteur autoédité est un auteur, un éditeur, un diffuseur, un distributeur, un commerçant, un communicant, … Bref, un vrai chef d’entreprise… pour des résultats qui sont bien souvent très en-dessous des espérances. Malgré cela, je m’amuse beaucoup avec ces autres métiers !
As-tu déjà envisagé ou essayé de tenter l’édition traditionnelle à compte d’éditeur ?
Je l’avais envisagé en 2005, et puis, je suis passé à autre chose. Plutôt par flemme d’ailleurs. Courtiser les éditeurs, c’est aussi un vrai métier, et celui-ci, il ne m’amuse pas du tout.
Quand je me suis lancé sur KDP en mai 2019, c’était après avoir été publié en maison d’édition à compte d’éditeur, mais pour un ouvrage pro. J’ai été très déçu : il fallait que je joue les rôles de… diffuseur, distributeur, commerçant, communicant, bref de chef d’entreprise, mais pour gagner… vraiment trois fois rien. J’en ai discuté au Livre Paris (où j’étais exposant, c’était le seul point positif !) avec une autrice auto-éditée qui m’a très bien vendu KDP… Deux mois après, c’était parti.
Parlons un peu d’écriture. Est-ce que tu es plutôt jardinier ou architecte ?
Architecte jardinier.
Je jalonne le roman d’étapes clés, de points de passage obligés. Entre deux points, je jardine.
Du coup, je sais où je vais, mais pas comment, et ça me va bien.
Dans le processus d’écriture, qu’est-ce qui te plaît le plus ? Et le moins ?
La construction d’un monde de Fantasy ! Je surkiffe. Après, j’aime beaucoup construire la trame d’un nouveau roman. C’est vraiment la partie « conception » que je préfère !
Pour les moins… Bon, l’administratif, mais ça, c’est cliché. La énième relecture, c’est vraiment pénible, c’est long et pas marrant de mon point de vue.
Tu es un auteur relativement productif avec déjà 6 romans et de nombreuses nouvelles à ton actif. Quel est ton secret ? Comment t’organises-tu ?
Y en a de bien plus productifs !
En phase d’écriture intensive, j’arrive à écrire 1000 à 2000 mots par jours en 1h, 1h30 (hors phase de conception). Comme j’écris des romans finalement assez courts, en un mois, je peux avoir terminé le premier jet d’un livre.
Et sinon… Y a les matins du week-end… Quand je suis le seul debout de bonne heure…
Tu es également un auteur assez éclectique : fantasy, science-fiction, fantastique, thriller… Comment enclenches-tu le processus d’écriture d’un roman ou d’une nouvelle : est-ce que tu te concentres d’abord sur une idée, sur un genre littéraire, sur un personnage ? Dans quel genre littéraire t’épanouis-tu le plus ?
J’aime autant écrire du thriller que de la fantasy.
Mes thrillers sont en général assez pesants (bon, surtout #instakill), j’adore les écrire, mais j’ai besoin de me « poser » après. Et là, la Fantasy, c’est idéal : ce genre est beaucoup plus frais, plus léger. Forcément, c’est moins ancré dans le réel. Du coup, j’alterne les deux genres.
Après, je pars souvent d’un élément déclencheur qui peut paraître anodin (genre, un casse-tête pour mon prochain thriller), je passe des semaines ou des mois à le cogiter dans ma tête (sous la douche !), puis je pose la trame et les personnages, je laisse reposer, je reprends. Et quand j’ai fini le projet précédent, j’attaque le nouveau.
Penses-tu qu’un auteur doive lire beaucoup pour bien écrire ?
Tout dépend de ce qu’on appelle « beaucoup » !
Quand je vois certaines chroniqueuses qui peuvent lire plusieurs livres par jour… Je ne crois pas que ce soit compatible avec l’écriture !
A l’inverse, quand je vois des auteurs qui se vantent de ne jamais lire mais qu’ils ont écrit un chef-d’œuvre… Euh… Bah non, si tu ne lis pas, je ne crois pas que tu puisses écrire convenablement.
C’est comme tout, une question de dosage entre deux extrêmes. Mais un auteur, forcément, à mon sens, c’est un lecteur.
Une question d’actualité pour terminer. Au moment de cette interview, la pandémie de covid n’est toujours pas terminée et l’Ukraine est envahie par la Russie.
Est-ce que cette période hors du commun t’inspire en tant qu’auteur ?
Le Covid m’a inspiré AAA : il y avait vraiment quelque chose de sidérant et c’était très inspirant pour moi.
L’Ukraine, c’est terrible mais c’est un point d’étape d’une stratégie étalée sur de nombreuses années. Cela ne me fait pas du tout le même effet niveau inspiration. Au contraire, ça tend à faire chuter ma motivation…
Le mot de la fin ?
Un grand merci à toi pour cette interview !
Site officiel : www.yhpadines.fr
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