2018 - science-fiction
Quatrième de couverture
Année 3685. L’humanité a essaimé à travers le Système solaire et un nouvel âge d’or s’offre à elle. Une renaissance qui doit beaucoup à un homme, Michael Poole, ingénieur brillant dont les inventions ont joué un rôle crucial dans l’expansion humaine. Mais Poole voit plus grand. Plus loin. Or pour cela il lui faut des ressources à la mesure de sa démesure — une manne qu’il pourrait bien dénicher sur Titan, l’un des derniers lieux encore inexplorés du Système. Quitte à s’aventurer dans les entrailles glacées du satellite de Saturne… et y découvrir l’impensable.
Mon avis
Intrigue : 4.5/5
Michael Poole, l'inventeur de la technologie qui permet l'utilisation de trou de vers, cherche à exploiter Titan. Pour ce faire, il va devoir s'y rendre secrètement, puisque la lune de Saturne est interdite d'accès aux humains suivant un traité de sentience, qui stipule qu'on ne doit pas déranger une potentielle vie douée de conscience qui pourrait s'y trouver.
Ainsi, la petite équipée va tenter de débarquer sur une lune où le soleil peine à franchir les nuages de méthane, où les volcans crachent de l’eau gelée et où les océans sont composés d'hydrocarbures.
Dépaysement garanti.
Évidemment, tout ne peut pas bien se passer sur cette lune inexplorée aux dangers inconnus... Les péripéties et découvertes maintiennent le lecteur en haleine du début à la fin.
En bonus, la fin est absolument vertigineuse.
D'une certaine manière, on peut rapprocher ce récit d'Helstrid, de Christian Léourier, dans la même collection une Heure-Lumière, où il y est également question d'explorer un monde glacé aux dangers inconnus.
Idées : 4/5
Une fois de plus, Stephen Baxter nous amène loin. Sans doute plus que ce que l'on pourrait imaginer à la lecture du pitch. Et ce, par le biais d'une hard SF assumée et dont les amateurs se régaleront. Une hard SF beaucoup plus abordable à mon sens que celle de Peter Watts et son Vision Aveugle, par exemple.
Tout commence avec une technologie ultra classique en SF : les trous de vers, qui permettent ici de voyager dans le système solaire.
Également, une autre idée répandue en SF : la numérisation de conscience. J'ai bien aimé son emploi pour forcer Jovik à guider ses ravisseurs sur Titan.
Enfin, la notion de sentience et l'exobiologie résultante est passionnante.
Alors, bien sûr, les idées développées sont moins ambitieuses que dans l'excellent Temps du même auteur, mais il ne faut point oublier le format court de cette novella qui oblige à condenser le propos.
Personnages : 3.5/5
Le narrateur, Jovik, est sans doute celui qui possède le meilleur développement.
Les Poole, père et fils, sont plutôt bien caractérisés, et le le reste de l'équipage est un tantinet plus caricatural, mais cela sied bien au format court du récit.
Bref, sans être mauvais, loin de là, les personnages ne sont pas ce que je retiendrais de ce court roman.
Style : 4/5
Stephen Baxter nous livre un texte bien écrit, comme il en a l'habitude, avec un subtil mélange de rationalisme et de sense of wonder.
Jugez par vous-même avec cet extrait décrivant les premiers pas sur Titan (p. 66) :
"Enrobés par l'épaisseur de nos combinaisons, nous ne bougions plus, tous rassemblés, seuls humains sur un monde plus massif que Mercure. Au delà de la mare de lumière due à nos projecteurs, un paysage totalement inconnu se déployait dans l'obscurité infinie. Miriam Berg tourna la tête vers moi. "A quoi pensez vous, Jovik ?" Tels furent, à ma connaissance, les premiers mots jamais prononcés par un être humain sur Titan."
Je trouve le style de l'auteur est un peu moins terne que celui de KSR dans Aurora par exemple, qui n'en demeure pas moins excellent et qui parle également d'explorer d'autres mondes sous le filtre de la hard SF.
En bref :
Un court roman de hard SF palpitant qui nous transporte sur Titan. Le dépaysement est garanti et l'on ressort ravi de cette lecture.
NOTE GLOBALE : 4.5/5
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